BA0049
Périssoire de régate "Pile ou face"
Propulsion | Pagaie double |
Longueur | 550 cm |
Largeur | 67 cm |
Creux | 17 cm |
Nombre d'équipiers | 1 équipier |
Matériaux | |
Autres matériaux | Un seul pli d'acajou tranché de 3mm pour chaque côté. Croisillons et traverses en acajou.
Étrave et quille en pin d’Oregon. |
Bateau naviguant | oui |
Présence d'une plaque / marque | non |
État du bateau lors de l'achat :
En plein confinement, une information a circulé parmi le groupe de veille du Carré des canotiers sur cette vente aux enchères à Corbeil Essonne. Le 27 mars 2021, sur la base des photos du commissaire-priseur, le bateau a été acheté sans le voir, par enchères par téléphone, pour 450€+frais (588€ au total)
Dès qu’un examen détaillé a été possible, on constate un état général plutôt satisfaisant, et en particulier la coque en acajou tranché, qu’il serait difficile de refaire aujourd’hui, dont quelques gerces ont déjà été réparées avec un taffetas enduit noir très ancien.
Sur le bateau, n’apparait aucune plaque constructeur ni de trace de plaque, mais l’architecture de la périssoire est exceptionnelle : Les bordés sont d’une seule pièce en acajou tranché de 3mm, varangues et membrures alternées très fines, traverses et croisillons en acajou, lisse et quille en pin d’Oregon, le tout assemblé avec une extrême finesse pour la plus grande légèreté.
Recherche historique :
Ceci permet une première datation : 2° moitié du XIX° siècle. Par sa forme, sa construction et ses dimensions, elle est très proche de la yole tangentielle Seyler appartenant au musée Fournaise à Chatou, classée monument historique.
Cependant, elle ne comporte aucune bosse de nage qui permettrait de ramer aux avirons : C’est donc bien une périssoire à un seul rameur à pagaie double, assis face vers l’avant.
Contacté via le commissaire-priseur, le vendeur, M. Petit, précise : son grand père Marius Petit l’a acheté avant 1911 à l’hôtel L’Ile Verte, à Ballancourt ; un client avait laissé cette périssoire, avant de repartir vers des aventures d’outremer, depuis, aucun signe de vie.
" Marius, alors jeune homme, l’acheta pour découvrir l’Essonne de Corbeil jusqu’à La Ferté-Alais ".
Son fils l’a utilisée entre deux guerres, puis l'a suspendue dans la remise de la veuve de Marius Petit, avant que son petit-fils s’en sépare. Lors de l’achat, la périssoire contenait de nombreuses noix ouvertes (par des écureuils ?) et il n’est pas impossible que les noix aient contribué au stockage sain du bateau.
Une inscription sur le dossier : Lalande, 34 rue de Charenton, Paris.
Dans l’Annuaire-almanach du Commerce et de l’Industrie de 1870 à 1908, on trouve trace de ce Lalande : C’est un fabricant de meubles de style actif entre 1884 et 1887. Ce Lalande était spécialiste de sièges et devait avoir un certain renom, puisque ses successeurs se recommandaient encore de lui en 1908.
La périssoire a été restaurée (avec remplacement de quelques pièces mineures) et revernie à l'été 2021.
Publié le 6 juillet 2022